Dans quelle mesure mon Église est-elle universelle ?

par Gavin Brown, diacre de la paroisse Saint-Sauveur

Les pharisiens ont été choqués quand ils ont trouvé Jésus en train de déjeuner avec des « pécheurs ». Vous trouverez l’histoire en Luc 15, versets 1-10. Immédiatement, nous pouvons voir qu’ils se sont mis à la place des non-pécheurs. Ce sont les « choisis », les « élus », meilleurs que tout le monde. Pire encore, pour eux, le péché (ou leur idée de celui-ci) était contagieux. Ainsi, non seulement Jésus le tolérait, mais pire, il mettait sa propre âme en danger. Il aurait dû fermer ses portes contre de telles personnes, les garder à l’extérieur. Car les pharisiens étaient exclusifs. C’était une secte. Et nous devrions en prendre note.
Les chrétiens font tous partie d’une Église catholique, c’est-à-dire une Église universelle. Mais qu’entendons-nous par ‘universel’ ? La plupart d’entre nous dirions que cela signifie une Église composée de tous les chrétiens du monde, quelle que soit leur dénomination ; en d’autres termes, les fidèles. Mais est-ce que cela ne nous rend-il pas exclusifs aussi? Jésus appelait tout le monde, de partout, « pécheurs » et non-croyants surtout. L’humanité est une grande famille. Seulement, nous ne nous comportons pas comme ça. Nous sommes trop préoccupés par la gestion de notre propre paroisse locale, nous inclinant devant un dirigeant diocésain – évêque ou archevêque. Les dimanches, nous fermons nos portes et nous prions les prières habituelles et nous écoutons les lectures familières tandis que les préoccupations et les inquiétudes de l’humanité en général restent à l’extérieur.

L’heure est venue pour ouvrir nos portes. Rappelez-vous comment au 9/11 les habitants de New York ont envahis leur cathédrale en foule, ayant besoin de réconfort, cherchant quelque chose au-delà du monde qui venait de s’effondrer en poussière sous leurs yeux ? Ce n’était pas seulement les fidèles chrétiens, c’était les juifs et les musulmans, les athéistes, et surtout les pécheurs ; une réponse spontanée à un besoin. Et l’Église a répondu, en ouvrant littéralement ses portes.
Parfois, c’est les moments de crise qui nous ouvrent la voie. Nous avons tous fait plainte au sujet de la diminution du nombre de fidèles actifs. Nous vieillissons et nous tombons malades. Où sont tous les jeunes ? Nous savons que nous sommes censés aller dans le monde et évangéliser. Mais nous ne savons pas comment faire. Nous nous sentons perdus. Et pourquoi ? Par ce que nous nous sommes enfoncés, la tête dans le sable.

Et maintenant, une certaine forme de 9/11 se répète partout dans le monde. Cela ressemble remarquablement à la fin des jours. C’est comme le Livre de l’Apocalypse vient à la vie sous nos yeux, et avec même la planète en crise, nous vivons tous dans une angoisse existentielle. L’Église, l’Église Universelle, n’a jamais été aussi nécessaire, et pourtant nous avons oublié comment réagir. Pourquoi nous n’avons pas organisé des veillées publiques pour prier et chanter pour le succès de la COP26 ? Nous aurions du l’annoncer dans la presse. Nous n’avons pas réussi à prendre soin de la création. Nous l’avons exploité et abusé presque jusqu’à la destruction. Nous avons oublié que nous sommes dedans, que nous en faisons partie, que nous ne faisons qu’un avec elle et que nous abusons de nous-mêmes. Nous devons en être désolés. Nous devons être prêts à faire de notre mieux pour redresser tout ce que nous pouvons. Et nous sommes désolés, et nous voulons faire de notre mieux. Mais nous avons besoin de quelque chose, de quelqu’un pour nous aider, pour nous encourager et nous réconforter. Les chrétiens diraient ainsi : « Ce dont nous avons besoin, c’est de la grâce de Dieu. » Mais le besoin est là, même si nous ne sommes pas familiers avec les mots. C’est l’heure d’ouvrir les portes, d’inviter les gens, toutes sortes de gens, de leur permettre de s’exprimer, de se sentir non seulement les bienvenus mais acceptés. Et ainsi nous ferons venir ces chercheurs de Dieu qui, depuis des années, se sont égarés, ceux qui ont toujours été trop occupés et ceux qui ont toujours senti qu’ils n’étaient pas dignes, ainsi que les « pécheurs » qui avaient le plus besoin de l’amour de Dieu. Et nous ne leur traiterons pas d’en haut, nous ne dominerons pas les veillées et les rassemblements qui auront lieu, nous écouterons, et nous chanterons tous ensemble
« It’s a wonderful world » et le « Chant de la création » et nous lirons de la poésie, et nos bras et nos cœurs seront ouverts – et puis nous saurons vraiment ce que signifie « universel ».

Retrouver l’article en anglais : How Universal is my Church

Visiter le blog de Valerie et Gavin : https://gd-m.blogspot.com

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